Les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles sur notre environnement. Les sécheresses et les inondations deviennent de plus en plus fréquentes. Ces phénomènes renforcent l’érosion des sols et plus particulièrement les terres agricoles. Pour offrir une meilleure protection des sols et lutter contre l’érosion, L’Europe et la Wallonie déploient une nouvelle réglementation au sein de la PAC (Politique Agricole Commune).
L’impact de l’érosion sur les sols agricoles
En Wallonie, des coulées de boue sont constatées chaque année dans l’ensemble des régions agricoles. Un phénomène qui témoigne de l’avancée du réchauffement climatique.
L’érosion hydrique des sols provoque des dégâts considérables. Sur les cultures agricoles, elle provoque une baisse de productivité à moyen et à long terme ainsi qu’une perte financière. Du point de vue citoyen, les habitations et la voirie connaissent de nombreux dégâts.
Pour lutter contre les coulées boueuses et protéger les parcelles agricoles, l’Europe et la Wallonie ont décidé de réagir en consacrant un volet à l’érosion dans la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) 2023-2027.
En quoi consiste la nouvelle réglementation PAC ?
La PAC, Politique Agricole Commune, est une politique mise en œuvre par l’Union Européenne dans le but de développer et de soutenir l’agriculture des États membres.
Créée en 1962, la PAC vise, entre autres, à soutenir les agriculteurs et à améliorer la productivité agricole. Elle contribue à la lutte contre le changement climatique, pour la gestion durable des ressources naturelles ainsi que pour la préservation de l’économie rurale.
Cette politique est mise en place sur une durée de 4 ans. Dans sa dernière version, la PAC consacre un objectif à la lutte contre l’érosion et la préservation des terrains agricoles.
Une nouvelle réglementation nommée : la BCAE 5 – “Gestion du travail du sol en vue de réduire le risque de dégradation et d’érosion des sols, en tenant compte de la déclivité.”
Cette nouvelle réglementation apporte des changements importants et de nouvelles mesures correctrices en fonction du contexte et des pratiques agricoles.
Afin d’objectiver le risque d’érosion, le calcul du risque de l’érosion évolue. Avant, seul le critère de la pente était relevé. Dans l’avenir, le calcul sera réalisé sur base du gradient de la pente, la longueur de la pente, le type de sol et l’intensité des pluies locales. Ces critères détermineront le degré de sensibilité des terrains. Le résultat pourra varier de “très faible” à “extrême”. Il va alors influer sur la prise de mesure par les agriculteurs.
Voici quelques exemples de mesures correctrices :
- Diminuer la longueur de pente en divisant les parcelles.
- Implanter des cultures sous couvert.
- Recourir à des techniques innovantes de maîtrise de l’érosion comme le rouleau anti-érosion en maïs, le semis dans les inter-rangs maïs.
- Ceinturer la parcelle avec une bande anti érosion (composée de graminées prairiales ou de céréales d’hiver).
- Réaliser des interbuttes pour les cultures sur buttes (en ne dépassant pas un niveau de risque érosif élevé).
Le plan BCAE 5 est entré en vigueur, mais il propose une période d’adaptation de deux ans entre 2023 et 2024. Cette période doit permettre aux agriculteurs de mettre en place les mesures nécessaires.
Pourquoi les agriculteurs sont-ils inquiets face à ces nouvelles obligations ?
Cette nouvelle réglementation fait grincer les dents de nombreux agriculteurs. En effet, la nouvelle PAC s’avère plus difficile à appliquer sur le terrain.
Elle est jugée trop contraignante par la majorité des agriculteurs. Selon eux, la PAC ne conserverait pas une balance suffisante entre l’environnement et les cultures. De plus, le temps réduit pour l’application des mesures ne permet pas à chaque agriculteur de se retourner.
Cette réglementation pourrait également avoir un impact sur le prix des parcelles agricoles.
Une affaire à suivre de près.